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Pas de fers verticaux

MessagePosté: Mar 12 Mai 2009 à 05:39
par sebast31
Bonjour à tous,
Je suis en train de construire une piscine à débordement de 4.4x5.4m prof. 1.5m, le bac tampon faisant 4.4x0.8, prof. 1.2m.
Le terrain étant en pente, la piscine est semi-enterrée en haut et pas du tout en bas. Elle est maçonnée avec des blocs à bancher de 20x20x50.

J'ai ferraillé ma chape de 22cm d'ép. avec deux couches de treillis séparées par des chaînages de 10x10 en périphérie et un peu au milieu à quelques endroits.
J'ai placé des équerres de reprise (3 par bloc) de 60x60 en fer de 8mm tout le tour et sur le mur séparant la piscine du bac tampon. Jusque là tout va bien.

C'est après que ça se corse : j'ai commis apparemment deux erreurs :

- J'ai ferraillé horizontalement chaque rangée de blocs avec des fers de 8 croisés dans les angles, mais je n'ai pas placé de fers verticalement (à part les équerres de reprise): les quatre rangées de blocs supérieurs de ma piscine ne sont donc pas liées entre eux verticalement par des fers.

- J'ai coulé le béton dans les blocs à raison d'une rangée par jour, en laissant 3 ou 4 cm de hauteur dans chaque bloc pour les fers de reprise

Ma question est simple : quel est le risque ?
Y-a-t'il un remède ? J'ai pensé par exemple fixer par scellement chimique un profilé acier type UPN de 100 sur la hauteur de la piscine qui relierait les blocs en partie basse (qui sont, eux, liés à la chape par les équerres de reprise) avec les blocs en partie haute ?

MessagePosté: Mar 12 Mai 2009 à 09:45
par 29°
belle accumulation de bétise

1- casser refaire
2- refaire une ceinture exterieure correcte

bon courage

MessagePosté: Mar 12 Mai 2009 à 18:50
par manu16
Tu risques des fissures sur les blocs non armés verticalement. Plutôt qu'un UPN (dont les dilatations risquent d'aggraver les fissures), tu peux faire un enduit extérieur armé de fibres et/ou avec un treillis. Cela ne remplacera pas les tors manquant mais renforcera les murs.

MessagePosté: Mar 12 Mai 2009 à 20:05
par sebast31
OK manu16, pas d'UPN, et enduit fibré avec treillis extérieur.
En ce qui concerne le reste des travaux :
1- je peux envisager un remblai à mi-hauteur (la pression étant plus forte en bas qu'en haut) sur les deux côtés les plus longs et sur le côté opposé au bac tampon, ce qui couvrirait les quatre premiers blocs, les trois derniers étant "libres". Est-ce que cela arrangerait la situation ?
2- l'enduit intérieur (envisagé: ép. 1.5cm, non hydrofuge) doit-il être fibré aussi ?
3- quelle protection intérieure envisager : PVC armé ou stratification ?

MessagePosté: Mar 12 Mai 2009 à 21:02
par manu16
1. C'est effectivement une sécurité.
2. En principe, l'enduit intérieur n'a pas besoin d'être fibré mais ça ne peut qu'arranger les choses (épaisseur OK et non hydrofugé si revêtement indépendant).
3. Revêtement comme il te plaît (pvc soudé, polyester ou liner) pourvu que ce ne soit pas un carrelage ou une peinture.

MessagePosté: Mar 12 Mai 2009 à 21:05
par 29°
petit rappel a ceux qui veulent faire dans le meme style

pour faire un bassin de ce type devant recevoir un enduit
il faut construire monobloc

c'est a dire qu'il faut couler sol et mur en meme temps

donc on place le treillis au fond
on cale les murs en bloc de facon a ce qu'ils tiennent
on coule les murs puis le fond
on oublie pas la reprise de ferraillage mur/fond

couler chaque jour une rangée est un heresie

de plus les blocs a bancher sont des eponges
le beton a l'interieur n'y change rien
donc c'est l'enduit qui doit ce taper tout le boulot
le mieux et de le realiser sur filet plastique

en esperant ne plus jamais lire ce genres d'erreur

MessagePosté: Mar 12 Mai 2009 à 21:37
par sebast31
Plutôt que ce qu'il fallait faire (opuisque c'est trop tard), ma question portait sur les risques encourus et les améliorations à apporter. Mécaniquement, la flexion du mur dans un plan horizontal est reprise uniquement par les fers horizontaux : les fers verticaux ne travaillent principalement qu'en cisaillement, non ?
Dans mon cas (on va supposer au pire que les rangées sont indépendantes), le risque de ne pas avoir de fers verticaux n'est-il pas uniquement une fissure horizontale entre deux rangées par une rupture de la continuité de l'effort ? Celle-ci n'apparaîtrait d'ailleurs qu'à partir du quatrième bloc (les équerres de reprise assurant cette continuité jusqu'aux trois premiers blocs) ?
N'est-ce pas corrigeable par des fers placés à l'extérieur, pris seulement par scellement chimique sur les premiers blocs ?

MessagePosté: Mar 12 Mai 2009 à 22:16
par manu16
à 29° :
Désolé de te contredire (juste un peu, tu ne m'en voudras pas) mais le mot "monobloc" appliqué au béton armé est une redondance car un ouvrage en béton armé est toujours monobloc; qu'il soit coulé en une fois ou pas. Ce sont les aciers qui assurent la continuité de la transmission des efforts dans le béton et une piscine sans rupture de ferraillage peut très bien être coulée en autant de fois qu'on veut. Au bout du compte, on aura toujours un bassin "monobloc" et pas un empilement de blocs.
Pour s'en convaincre, il suffit de penser aux gratte-ciel, aux ponts, aux barrages, etc., qui ne peuvent pas être coulés d'un seul coup. Il faut imaginer les coffrages qu'il faudrait pour ça et la pression du béton frais au pied des ouvrages !
Comme tu dis : "en espérant ne plus jamais lire ce genre de". . . bétises !
:)

à sabast31 :
Les aciers verticaux ne travaillent pas au cisaillement mais en flexion verticale. Si tu as la sagesse de ne pas remblayer la partie non ferraillée verticalement, le risque ne pourra venir que d'un choc (ou d'une terrasse ajoutée) puisque le poids du mur seul suffit à retenir la pression de l'eau.
Ce serait une erreur de sceller des aciers à l'extérieur car, n'étant pas enrobés, leur élasticité (selon les conditions méteo) risquerait plus de tirer/pousser sur les murs que de les maintenir en place. A mon avis, il est plus sûr de faire enduit fibré ou sur un treillis.

MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 à 05:23
par sebast31
Merci pour vos éclaircissements et solutions !

MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 à 06:18
par 29°
en batiment manu les joints de betonnage sont precisement defini
on utilise des coffrages coulissant justement pour assurer la bonne cohesion du beton
en pont c'est pareil ( j'en ai plusieurs a mon actif )
de toute facon une piscine realisé en bloc a bancher n'est pas etanche

MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 à 08:32
par freflv
29° a écrit:en batiment manu les joints de betonnage sont precisement defini
on utilise des coffrages coulissant justement pour assurer la bonne cohesion du beton
en pont c'est pareil ( j'en ai plusieurs a mon actif )
de toute facon une piscine realisé en bloc a bancher n'est pas etanche


Dans cet échange entre spécialistes , petit éclaircissement pour néophyte ?
Un coffrage coulissant c'est quoi exactement je l'imagine mais peut être que je me trompe .
Si c'est ce que j'imagine en quoi est ce différent que de couler par exemple jusqu'à mi bloc et reprendre le coulage le lendemain ?

Par ailleurs lors de la construction de ma maison mon maçon a utilisé des poutres précontraintes d'une certaine longueur et quand j'ai vu de combien ça portait sur les murs (de l'ordre de quelques cm) je me suis affolé , ce qui l'a fait rigoler. Il m'a répondu que c'était les aciers qui assuraient la reprise , il a appelé ça le clavetage et que des immeubles entiers étaient construits comme ça.
Etant donné que la confiance n'exclut pas le contrôle :wink: :wink: j'ai fait quelques recherches qui ont confirmé ses dires, d'après mes souvenirs j'avais trouvé des valeurs ridicules pour les appuis , 2.5 cm je crois pour mes poutres de 6 m (et quelque chose comme 40 cm de retombée pour la plus grosse).

Moralité pour moi : Ne pas oublier les aciers :!: :!:

MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 à 13:40
par manu16
Un coffrage coulissant est un coffrage qu'on fait glisser sur la partie qu'on vient de bâtir après qu'elle ait durci. Comme la 1° partie a été construite d'aplomb (ou de niveau), l'aplomb pour la partie suivante est (presque) garanti. Et la partie dure sert à fixer le coffrage. Ce type de coffrage est très souvent utilisé en génie civil mais aussi pour des applications plus modestes (par exemple, les regards de lotissement).
Pour les reprises de coulage, il n'y a pas de différence avec les blocs à bancher. Et soit dit en passant, un coffrage coulissant n'a pas de lien direct avec la cohésion du béton.
A propos de clavetage, ils sont obligatoires dans les piscines en B.A supérieures à 18 m avec un minimum de 5 jours d'attente entre les parties de murs pour que le béton ait terminé la majeure partie de son retrait. Ce qui veut dire aussi, que ces piscines ne doivent pas être construites sans reprises de bétonnage (sinon, fissures assurées).

MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 à 13:56
par freflv
j'avais bien imaginé , l'explication est très claire.

J'ai donc une question de plus : Je pense connaître la réponse , mais on me dit un peu parano . . .

Je ne suis pas obligé d'attendre la prise du béton pendant 5 jours, puisque je construis une piscine de moins de 18 m avec un revêtement indépendant ? :D :D :D :D :D :D :D :D

Mais sans plaisanter maintenant : il vaut mieux attendre combien de temps avant d'attaquer les murs après coulage du radier ?

MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 à 14:43
par highgana
Sans m'aventurer trop on m'avais dit que le temps de sechage du beton complet etait de 1cm par jour soit 3 semaine pour une dalle de 20cm plus ou moin. Alors qu'en surface le beton peut paraitre sec dés le lendemain.

MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 à 19:03
par manu16
Le durcissement du béton dépend de l'ouvrage, de sa composition, des conditions météo, etc., et l'idée du 1 cm par jour est trop grossière pour être applicable. Dans les calculs (et légalement), on estime que le béton atteint 80% de sa résistance au bout de 28 jours. Et de 40 à 60% après 7 jours (soit environ 120 kg/cm²). Une résistance trés largement suffisante pour porter des murs.
En pratique, on n'attend que 2 ou 3 jours pour couler les murs (mais le montage des blocs peut se faire dès le lendemain).

MessagePosté: Jeu 14 Mai 2009 à 08:00
par freflv
manu16 a écrit:Le durcissement du béton dépend de l'ouvrage, de sa composition, des conditions météo, etc., et l'idée du 1 cm par jour est trop grossière pour être applicable. Dans les calculs (et légalement), on estime que le béton atteint 80% de sa résistance au bout de 28 jours. Et de 40 à 60% après 7 jours (soit environ 120 kg/cm²). Une résistance trés largement suffisante pour porter des murs.
En pratique, on n'attend que 2 ou 3 jours pour couler les murs (mais le montage des blocs peut se faire dès le lendemain).


J'adoooooore les réponses de manu :D :D , j'avais prévu de ne pas attendre les 28 jours et mon coté parano faisait un peu des siennes , mais là je suis tranquille, si on arrive à couler demain ce qui est looooin d'être gagné (saleté de temps: je suis pas en sucre :wink: je ne vais pas fondre avec quelques gouttes, mais la toupie risque fort de ne pas pouvoir accéder au terrain :cry: :cry: :cry: ) je ne pourrais pas m'occuper des murs avant 15 jours : j'ai une de ces marges !