NEO POOL c'est fini, parti en fumée paru décembre 2017
Les 800 mètres carrés (bureaux, magasin, entrepôt) avaient été ravagés en quelques heures.Crédits: -MONT-SAINT-GUIBERT
Corbais : Un incendie trop rapide pour être honnête
Ve 22/12/2017Ariane BILTERYST
L’incendie de son entreprise de piscines et de spas «Neo Pool», à Corbais,était volontaire. L’ex-propriétaire est condamné, 9 ans après.
Des maisons évacuées, la Nationale 4 fermée, l’incendie qui s’était déclaré le 13 août 2008 à 23 h 30 dans les entrepôts du magasin Neo Pool avait beaucoup fait parler de lui. Les services de secours s’étaient déployés rapidement pour tenter de limiter les dégâts. En vain. L’incendie avait complètement détruit le site comprenant un magasin, des bureaux et un entrepôt de stockage.
Très rapidement, des bruits s’étaient répandus concernant la nature suspecte de l’incendie. M. Ryckbosch avait été aperçu par des voisins dans son entrepôt dix minutes avant que les premières flammes apparaissent…
La société avait été créée en 1990 par Joël Ryckbosch qui possédait cinq magasins dont un à Corbais. Depuis 2007, il vendait des spas et des piscines. Mais l’affaire n’était plus très florissante, et le personnel n’avait pas tardé à expliquer aux enquêteurs que de nombreuses marchandises, comme des jacuzzis habituellement stockés dans ce bâtiment, avaient été transportées ailleurs les semaines précédentes. Seules des choses vraiment invendables étaient restées dans l’entrepôt. Et les inventaires avaient été gonflés de manière considérable. De manière telle que les dégâts déclarés par le propriétaire à son assureur au lendemain du sinistre, ne correspondaient pas du tout à la réalité.
La présence de produits accélérants n’avait pas tardé à être démontrée par l’expert. Trop rapide pour être honnête, cet incendie. L’expert estime qu’il visait une destruction majeure.
Au regard de tous ces éléments, les dénégations de Joël Ryckboch ont été vaines. L’analyse de la téléphonie a elle-même contredit ses dires selon lesquels il était dans sa cave au moment de l’incendie, où il n’avait pas de réseau. Pour l’******* [diffamation] à l’assurance, le prévenu était en aveux. «Je reconnais une modification de l’inventaire dans le but de retoucher de l’assurance, avait-il expliqué à l’audience en octobre dernier. Par expérience, je sais que c’est difficile de se faire rembourser des assureurs… J’en ai rajouté.»
Une peine de 18 mois de prison, avec sursis
Ce jeudi, le tribunal a rendu son jugement dans cette volumineuse affaire. Joël Ryckbosch a été condamné à une peine de 18 mois d’emprisonnement assortie d’un sursis de trois ans. Martine V., son épouse, est acquittée, ainsi que les deux sociétés citées devant le tribunal. Joël Ryckbosch endosse donc seul la responsabilité des faits.
Dans son jugement, le tribunal a retenu le caractère «particulièrement irresponsable, voire inconscient, de la conduite du prévenu». Ainsi que la gravité des actes de Joël Ryckbosch, qui a mis en danger ses voisins, ainsi que les services de secours.
La suspension du prononcé qu’espérait obtenir son avocat, Me Thierry ******, lui a été refusée compte tenu de l’absence de prise de conscience de la gravité de son comportement.
La défense avait aussi joué la carte du dépassement d’un délai raisonnable pour juger. Mais le tribunal a évacué la question en remarquant que «l’enquête avait été menée de façon constante et assidue». Quantité de témoignages, d’experts, de perquisitions, sont dénombrés dans cet épais dossier. Et le juge relève que le retard est plutôt dû aux recours introduits par les prévenus eux-mêmes dans le cadre du dossier financier. Les droits de la défense n’ont donc pas été bafoués, et, estime le tribunal, «même neuf ans après les faits, la peine prononcée conserve tout son sens et son utilité».
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